La forêt de l’ethnie Embera, sur la côte pacifique colombienne, est pour ses habitants à la fois une maison et leur principale source de nourriture. Malheureusement, le défrichage a placé les autochtones dans une situation précaire. Aujourd’hui, ils reboisent, se tournent vers l’agroécologie et cherchent des alternatives.
En bref
But
Le projet a pour objectif de soutenir les femmes et les hommes autochtones à augmenter leur production et générer des revenus grâce à une diversification des cultures. Ces derniers concluent des accords de gestion des terres et exercent la gouvernance dans leurs communautés. Le projet met l’accent sur les femmes, qui participent activement et effectivement à ces décisions. Enfin, le projet vise à garantir l’écosystème de ces régions.
Ce projet est cofinancé par les contributions programmes de la DDC.
Ce projet s’est terminé en 2021. Découvrez ses résultats ici.
Quatre communautés de l’ethnie Embera vivent dans la réserve autochtone de Rio Valle y Boroboro, sur la côte Pacifique colombienne. Ils vivent de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Leur population augmente depuis des décennies, ce qui les oblige à faire pression sur leur forêt ancestrale pour se nourrir. Ils abattent des arbres pour créer des surfaces cultivables. Mais les récoltes restent faibles, les pratiques agricoles ancestrales ayant été abandonnées et oubliées. Les animaux de proie, source de protéines, se cachent toujours plus loin dans la forêt, et les poissons se font plus rares dans les cours d’eau. La diminution de la forêt a entrainé un cercle vicieux.
Les 4 communautés Embera menacées par l’utilisation intensive de la forêt se sont engagées à mettre un terme à la détérioration des ressources naturelles et se tournent vers l’agroforesterie et l’agriculture écologique pour créer des systèmes de production durables.
La forêt de l’ethnie Embera, sur la côte Pacifique colombienne. A la fois la maison de ces populations autochtones et leur source principale de nourriture.
Agroécologie, reboisement et alternatives
Les communautés Embera s’engagent à mettre un terme à la détérioration des ressources naturelles, qui va à l’encontre de leurs croyances. Elles se tournent vers l’agroforesterie et l’agriculture écologique pour créer des systèmes de production durables et reboisent une partie de leur territoire. Dans le cadre du projet de collaboration entre SWISSAID et les populations autochtones, les mesures suivantes sont mises en œuvre:
- 137 parcelles agroforestières, dont le sol est riche en nutriments, sont créées. Outre les arbres, des cultures comme le manioc, la canne à sucre, le cacao ou les avocats poussent sur ces parcelles.
- Au travers d’ateliers, les petits agriculteurs apprennent à connaître l’agriculture de conservation et écologique.
- Quatre pépinières sont établies pour la reforestation.
- Les familles autochtones se mettent à l’élevage durable de poules créoles. Celles-ci leur fournissent une source de protéines alternative aux animaux sauvages et un revenu supplémentaire.
- Une presse pour extraire le jus de canne à sucre, riche en nutriments, et des zones de cuisson économes en bois sont installées.
Votre don compte
Des besoins satisfaits
Par ces mesures, les communautés Embera s’arment contre la disparition des ressources naturelles de leur région. Grâce à l’agroforesterie et à l’agriculture biologique, elles créent des systèmes de culture durables et améliorent ainsi leur situation alimentaire. Les récoltes sont doublées. Additionnées aux élevages de poules, elles peuvent désormais couvrir les besoins de toutes les familles. De plus, en vendant l’excédent des récoltes et une partie des poules, les familles peuvent dégager un revenu supplémentaire. Les zones riveraines sont reboisées et de plus en plus de poissons se fraient dans les mangroves. La fin heureuse d’un cercle vicieux.
Le projet est terminé!
Ce dernier a permis d’améliorer la situation alimentaire et les revenus de 700 membres de la communauté Embera, en se basant sur une agriculture durable, la promotion d’une gestion communautaire des forêts et le développement de sources de revenus alternatives.
Agroécologie
– 102 familles ont mis en place des pratiques agroécologiques sur 130 hectares et ont pu augmenter leur production agricole grâce à la diversification de leurs parcelles. Ils cultivent, entre autres, du yucca, des patates douces, de la canne à sucre, des bananes, du maïs, du riz et de l’ananas.
– Les paysan-ne-s ont considérablement réduit l’utilisation de pesticides et d’engrais ou, dans certains cas, ont même pu les supprimer complètement.
– La récolte est assez importante pour nourrir les familles et vendre les surplus sur les marchés du quartier d’El Valle, qui se trouve à environ 1,5 heure de route en canoë. Le revenu des femmes comme des hommes a augmenté.
Semences
– Les semences fournies et auto-sélectionnées (maïs, riz, yucca et bananes) ont permis d’optimiser l’utilisation des surfaces cultivées existantes. La production agricole a augmenté de près de 90% avec l’introduction du projet.
– Près de 5000 plants d’arbres ont été plantés après avoir été cultivés dans quatre pépinières municipales nouvellement créées. L’espèce d’arbre plantée peut atteindre jusqu’à 15 mètres de haut et garantit que les berges de la rivière sont mieux protégées de l’érosion.
Diversification
– 76 familles ont créé des élevages de poulets. Les poules fournissent des œufs et de la viande et sont donc une source précieuse de protéines.
– Les 26 poêles plus économes en énergie conçus en 2019 fonctionnent parfaitement. La consommation de bois a été réduite par rapport aux fourneaux traditionnels et les émissions de fumées nocives ont été réduites.