Les messages adoptés par le Conseil fédéral sur la CI et les réactions au projet de PA22+ lors de la procédure de consultation ont suscité la désillusion chez SWISSAID et au sein de l’USPF, toutes deux à l’origine de l’Appel en faveur des paysannes. Si le texte concernant la PA22+ constitue un pas dans la bonne direction en matière de couverture sociale, il reste encore à faire pour améliorer la situation des femmes paysannes en Suisse et dans le monde. Le message sur la CI ne propose par ailleurs pas de stratégie globale claire tournée vers l’avenir et répondant aux préoccupations des femmes paysannes.
Le message sur la CI se concentre sur des aspects qui n’affectent que marginalement les moyens de subsistance du monde paysan. Pourtant, la loi fédérale sur la coopération au développement stipule que celle-ci doit encourager « l’amélioration alimentaire, en particulier par les cultures vivrières destinées à la consommation locale. » Pour les deux organisations, la question du genre doit à l’avenir revêtir une importance stratégique dans la politique de développement. Les revendications des paysannes sont une chance pour la CI que le Conseil fédéral n’a pas su suffisamment saisir.
Christine Badertscher, experte du secteur agricole chez SWISSAID : «La situation n’est pas bonne pour les paysannes du Sud. Elles sont marginalisées au profit d’autres thèmes de la CI. Mais je m’engagerai aux côtés de mes collègues pour que les revendications de l’Appel en faveur des paysannes soient davantage prises en considération dans le cadre de la coopération suisse au développement. Mars est un bon mois pour ce jeune Parlement pour insuffler le changement et se rapprocher de l’objectif de l’ONU qui prévoit que 0,7% du Revenu national brut (RNB) soit alloué à l’aide publique au développement.»
Sur l’image (de gauche à droite): Markus Allemann (directeur de SWISSAID), Fabian Molina (co-président du comité de fondation SWISSAID et conseiller national (ZH)), Isabelle Moret (Présidente du CN), Anne Challandes (Présidente USPF), Christine Badertscher (SWISSAID und conseillère nationale (BE)).
S’agissant du message du Conseil fédéral sur la PA22+, il contient une obligation de couverture sociale pour les risques de maladie et d’accident (perte de gain), d’invalidité ou de mort (prévoyance risque), en faveur des conjoints ou des partenaires enregistrés qui travaillent régulièrement et dans une mesure importante dans l’exploitation agricole. A défaut, une réduction des paiements directs est prévue. C’est un pas dans la bonne direction, souligne l’USPF. Mais pour les initiantes de l’Appel en faveur des paysannes, la situation pourrait encore être améliorée.
Anne Challandes, présidente de l’USPF, explique : « Nous espérions une amélioration sensible de la situation des paysannes. C’est un premier pas dans la bonne direction. Nous nous réjouissons dans tous les cas du soutien croissant de la population et des organisations agricoles à nos revendications. Nous attendons également le soutien nécessaire de la part du Parlement en faveur des paysannes de Suisse mais aussi pour nos consœurs hors de nos frontières. »
L’Appel en faveur des paysannes a pu compter sur le soutien de 2000 personnes et des organisations suivantes: Bio Suisse, l’Association des petits paysans, IP Suisse, Uniterre, Wide Switzerland, Agrar Info et du directeur des Producteurs de lait PSL.
Complément d’information
- Anne Challandes, Présidente de l’USPF, challandes@landfrauen.ch, 079 396 30 04