Le 18 juin prochain, la population suisse votera sur le contre-projet indirect à l’initiative pour les glaciers, la loi sur la protection du climat. Le texte vise à concrétiser la décision de 2019 du Conseil fédéral de réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2050 et correspond aux engagements pris par la Suisse dans le cadre de l’Accord de Paris. Engagée aux côtés de familles rurales vulnérables dans neuf pays au Sud, SWISSAID soutient résolument cette loi qui permettra un pas vers plus de justice climatique.
Les fortes pluies et les canicules s’intensifient sous nos latitudes, et la situation est dramatique dans de nombreux pays pauvres du Sud. Ces derniers sont particulièrement touchés par les conséquences du réchauffement climatique alors qu’ils y contribuent peu. Le continent africain génère environ 3% des émissions mondiales de CO2, mais fait face à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes.
L’an dernier, au Tchad, des pluies torrentielles et des crues inhabituelles ont ainsi tout détruit sur leur passage: les cultures maraîchères, les cheptels et les habitations de milliers de personnes ont été anéantis. La nourriture tend à manquer, les perspectives également. SWISSAID a déployé un programme d’urgence sur place, mais sans une action globale en faveur du climat, de tels phénomènes se répéteront malheureusement bien plus fréquemment.
Les modes de consommation, de transport et de production des pays industrialisés comme le nôtre jouent un rôle majeur dans les émissions de gaz à effet de serre et dans le réchauffement climatique. Selon l’Office fédéral de la statistique, notre consommation par individu est 2,8 fois plus élevée que les ressources environnementales globales disponibles par personne. Cela signifie que près de trois planètes Terre seraient nécessaires si tout le monde vivait comme nous.
Depuis l’ère préindustrielle, l’augmentation de la température moyenne en Suisse est de plus de 2° Celsius, soit près du double de la hausse moyenne mondiale. Revoir rapidement nos modes de vie s’impose.
Les inondations au Tchad ont fait d’immenses dégâts et menacent encore les populations des régions concernées. Elles sont en partie dues à la crise climatique que exacerbe les saisons.
Le risque de l’inaction
S’agissant de la question des coûts, l’Office fédéral de l’environnement estime que sans intervention, les changements climatiques pourraient engendrer des dépenses représentant 4% du PIB annuel dès 2050. Si nous acceptons cette loi et agissons, ces coûts seraient plutôt de l’ordre de 1,5% du PIB annuel.
En d’autres termes: l’inaction nous coûtera plus cher que l’application de cette loi qui, rappelons-le, ne comprend aucune taxe, mais propose un soutien financier pour le remplacement des chauffages à énergie fossile ainsi qu’aux entreprises ayant recours à des technologies et des processus innovants qui respectent le climat. Voter oui le 18 juin prochain, c’est contribuer à protéger le climat en Suisse et hors de nos frontières.