Quelles ont été les conséquences du Covid-19 sur votre travail dans l’agriculture?
La pandémie de COVID-19 a encore aggravé la vulnérabilité des petits et très petits paysannes et paysans pauvres et des communautés indigènes. Les pertes d’emplois, la diminution de la disponibilité du travail salarié et l’ incapacité de travail due à la maladie ont été un choc pour la plupart des ménages. La production de produits forestiers non ligneux (PFNL), la pêche et le programme de garantie de l’emploi rural (National Rural Employment Guarantee Act, NREGA) ont été particulièrement touchés. Un peu partout, les PFNL ne pouvaient pas être vendus ou uniquement à un prix réduit. Le travail dans le cadre du NREGA n’était pas disponible ou seulement pour une durée de quelques jours. Des groupes de pêcheurs n’ont pas pu obtenir d’alevins pour leurs étangs en 2020 et, l’année suivante, des pluies tardives et irrégulières ont limité la population de poissons dans les étangs, ce qui a finalement entraîné une baisse des captures de poissons.
Avec nos partenaires, nous avons fourni une aide d’urgence sous forme d’aide alimentaire aux familles vulnérables. Nous avons également soutenu les petits et très petits paysannes et paysans avec des intrants agricoles et sensibilisé la population à la protection contre le coronavirus. Nous avons par ailleurs fourni du matériel de protection et d’hygiène et aidé à la mobilisation des communautés sur le plan de la vaccination. Malgré les restrictions imposées par le Covid-19 à la mobilité des partenaires de SWISSAID aux assemblées de villages et aux formations, la surface consacrée à l’agriculture biologique a augmenté.
Kavita Gandhi dirige le bureau de SWISSAID en Inde.
Quels sont les besoins internes et externes les plus urgents de SWISSAID en Inde?
Les défis auxquels sont confrontées les communautés pauvres et vulnérables se sont multipliés. La crise climatique a encore aggravé la situation déjà difficile des populations pauvres. La particularité de SWISSAID est d’avoir écouté les communautés locales et ses partenaires et de leur avoir donné la possibilité d’expérimenter. Dans le cas de l’Inde, SWISSAID a traité de nouvelles questions. Pour n’en citer que quelques-unes : les suicides parmi les paysannes et les paysans, l’application de la loi sur les forêts ou la conservation et la propagation des variétés de culture paysannes. S’attaquer à de nouvelles problématiques signifie qu’au cours des premières années, il n’y a pas de plan directeur sur la manière de résoudre le problème, mais qu’il faut travailler avec les communautés locales et les partenaires pour trouver des solutions. Afin de poursuivre ce travail, SWISSAID a surtout besoin de donatrices et donateurs qui soutiennent ses projets et lui accordent un appui en à long terme afin qu’elle puisse expérimenter, innover et, oui, échouer pour en tirer des enseignements.